Lettre d’une inconnue, Stefan Zweig

L’histoire…

Un jeune écrivain célèbre reçoit une mystérieuse lettre d’une inconnue. Dans ces pages qui sont finalement le récit de sa vie, la jeune femme lui avoue son amour inconditionnel et obsessionnel et la mort de leur enfant dont il ignorait l’existence…

« Je veux te confier toute ma vie, cette vie qui en vérité n’a commencé que le jour où je t’ai connu. Avant cela, il y avait seulement quelque chose de trouble et de confus, où mon souvenir ne plongerait plus jamais, une sorte de cave pleine de choses et d’êtres aux contours flous, noyés dans la poussière et les toiles d’araignée et dont mon cœur ne sait plus rien. » p.22

Mon avis…

Il est des œuvres qui vous touchent profondément, résonnent en écho et rythment votre existence le temps d’une lecture et même ensuite… Et même après. Celui-ci en est un. Magistral est le mot qui me vient, inoubliable est celui qui s’en suit… Zweig m’a émerveillée.

AMOUR… Mot populaire et sur toutes les lèvres mais combien l’ont pleinement ressenti ou vécu ? Zweig dépeint un amour inconditionnel, passionnel, obsessionnel… Aimer sans rien attendre en retour, aimer à en perdre la raison…

« Mais crois-moi, personne ne t’a aimé aussi servilement, aussi aveuglément, aussi passionnément que l’être que j’étais alors et que je suis toujours pour toi, car rien sur cette terre ne ressemble à l’amour insoupçonné d’une enfant tapie dans l’ombre, tant cet amour est dépourvu d’espoir, dévoué, servile, attentif à tout et passionné, comme jamais ne le sera l’amour fait de désir, inconscient bien qu’exigeant, d’une femme adulte. » p. 31

Le récit est court et intense. Les émotions sont véhiculées à la perfection. J’étais tantôt émerveillée par la vigueur et l’innocence de cet amour, tantôt submergée par un profond désespoir.

« Mon enfant est mort, notre enfant est mort – Je n’ai plus personne au monde désormais à aimer comme je t’aime. Mais qui es-tu pour moi, toi qui ne me reconnais jamais, jamais, toi qui passes devant moi comme si j’étais de l’eau, qui me marches dessus comme sur un caillou, qui n’en finis pas de partir et partir et me laisses dans une attente éternelle ?» p.76

Je ne saurais conclure sans évoquer la splendeur de la plume de l’auteur. Le style poétique employé par Zweig rend le récit poignant et profond. Chaque phrase est un délice pour l’esprit. Chaque page tournée se solde par une ardente nostalgie. La fin m’a brisé le cœur… Il me fallait m’en imprégner une deuxième fois… Pas la dernière. Je l’ai relu.

Je vous conseille ce livre. C’est un chef d’œuvre.

Avec passion,

Dyna.