Une si longue lettre, Mariama Bâ

L’histoire…

Ramatoulaye fraichement veuve, décide d’écrire une lettre à sa meilleure amie Aissatou, qui vit désormais aux Etats-Unis. A travers ces quelques lignes, elle revient sur les évènements qui ont marqué sa vie et plus globalement sur les traditions qui pèsent encore sur la société sénégalaise ainsi que la place faite aux femmes…

Mon avis…

Quelle histoire ! Quelle femme ! Quelle plume ! Ce livre est tout simplement une pure merveille pour l’esprit.

Je l’ai lu pour la première fois quand j’étais adolescente. Je me rappelle qu’à l’époque déjà, j’avais énormément apprécié. Cette deuxième lecture, et certainement pas la dernière, m’a permis d’avoir un regard neuf et plus mature sur l’histoire.

Le temps d’une lecture, je me suis retrouvée au Sénégal, dans une situation de polygamie, supportant le poids des traditions. J’ai ressentie la douleur de Ramatoulaye, j’ai admiré son courage et sa sagesse face aux drames que la vie lui a imposés.

« Alors que la femme puise, dans le cours des ans, la force de s’attacher, malgré le vieillissement de son compagnon, l’homme, lui, rétrécit de plus en plus son champ de tendresse. Son œil égoïste regarde par-dessus l’épaule de sa conjointe. Il compare ce qu’il eut à ce qu’il n’a plus, ce qu’il a à ce qu’il pourrait avoir. » P.80

Mais « Une si longue lettre » ce n’est pas qu’une histoire de polygamie, de divorce etc. C’est avant tout une histoire d’amour, un amour inconditionnel, celui d’une femme qui malgré les coups de la vie reste fidèle à elle-même en choisissant la voie royale du pardon. C’est aussi l’histoire d’une amitié indéfectible, liant deux femmes ayant connu le même destin tragique…

« L’amitié a des grandeurs inconnues de l’amour. Elle se fortifie dans les difficultés, alors que les contraintes massacrent l’amour. Elle résiste au temps qui lasse et désunit les couples. Elle a des élévations inconnues de l’amour. » P.103

C’est un coup de cœur. Je vous le recommande, sans réserve…

Avec passion,

Dyna.