L’histoire…
Odili, jeune enseignant, mène une existence modeste dans son village natal jusqu’au jour où son école reçoit la visite du chef Nanga, fraichement nommé ministre de la culture. Ce dernier, ancien professeur d’Odili, décide de le prendre sous son aile… Fin démagogue, charmeur de ces dames, le chef Nanga use abondamment de son titre de ministre pour détourner les biens publics et s’adonner à des plaisirs malsains. Admiratif au début, Odili déchante vite…
Mon avis…
Dans cette œuvre publiée pour la première fois en 1966, Chinua Achebe nous dépeint la sphère politique nigériane des années 60. Il nous parle de ces hommes politiques, parfois partis de rien mais toujours assoiffés de pouvoir ; des combines savamment orchestrées pour détourner les deniers publics ; des alliances aux contreparties douteuses, souvent à la limite de la moralité ; d’une population, le plus souvent complice mais qui se complaît dans la victimisation…
Une chose est sûre, cette histoire ne m’a rien appris de nouveau. La raison est simple, je suis malienne. Les démagogues, ça court les rues… Les détournements de fonds, c’est monnaie courante… Les politiciens aux mœurs légères et à la parole changeante, c’est notre quotidien. Bref !
Je disais récemment dans un tweet qu’il y avait trois types de lectures. Si celle-ci ne m’a rien appris de nouveau, elle s’insère parfaitement dans les deux autres catégories : un livre bien écrit, une histoire prenante. Ça pourrait donc être qualifié de chef d’œuvre, mais je n’irai pas jusque là…
Oui, j’ai beaucoup apprécié cette lecture mais ce n’est pas un coup de cœur. J’ai adoré le ton humoristique de l’auteur. « Le démagogue » est une satire. J’ai souri à certains passages, je me suis esclaffée à d’autres… Parfois c’est absurde, complètement surréaliste même mais c’est l’effet recherché, je vous rassure… A l’image du personnage Meursault de Camus dans “l’étranger” ou de Verre Cassé d’Alain Mabanckou. J’ai passé un bon moment, non, un excellent moment…
Je vous recommande ce livre pour toutes les raisons citées plus haut et aussi parce que c’est Chinua Achebe et ça, ça surplombe tout !
Avec passion,
Dyna.
