La vie sans fards de Maryse Condé m’a bouleversée

J’ai une envie dévorante de relire « la vie sans fards » de Maryse Condé, là, tout de suite, maintenant… C’est vous dire à quel point il m’a marquée. Vous savez, quand le livre est tellement bien écrit que vous le reposez régulièrement. Vous le refermez histoire de reprendre votre souffle. Histoire de ne pas arriver au bout trop vite… Parce que chaque paragraphe, chaque phrase, chaque mot est un plaisir, un régal pour les sens… Quelle plume !

« La vie sans fards » est le dernier livre que j’ai lu en 2018 mais aussi et surtout le meilleur. Un chef-d’oeuvre ! Je ne saurais le décrire autrement… Et pourtant, ce n’est pas un roman. C’est une autobiographie, celle de Maryse Condé, lauréate du prix Nobel alternatif de littérature 2018.

Maryse condé nous annonce la couleur dès la préface :

« Pourquoi faut-il que les autobiographies ou les mémoires deviennent trop souvent des édifices de fantaisie d’où l’expression de la simple vérité s’estompe, puis disparaît? »

Elle se met complètement à nu, elle nous ouvre son âme sans complexe, sans filtre. Il est très aisé de s’identifier à elle. A un moment ou à un autre de notre existence, nous avons été confrontés aux mêmes problèmes qu’elle.

Elle revient sur ses nombreux séjours en Afrique, à l’aube des indépendances lorsque le continent, fraichement souverain, tentait de se redéfinir. Elle nous parle de sa quête d’identité et de ses difficultés à trouver sa place en France comme en Afrique. Quelle vie !

Elle a accumulé des erreurs, elle a fait de mauvais choix mais qui n’en fait pas ? Parfois, elle se lamente; c’est une mauvaise mère; le ciel est contre elle. Mais jamais, elle n’abandonne, jamais, elle ne baisse les bras. Quelle inspiration !

Elle a connu mille et une vies. Elle a rencontré des personnalités qui ont marqué l’Afrique et le monde: Sékou Touré, Kwame Nkrumah, Amilcar Cabral, Richard Wrigth etc. Elle a connu la douleur d’un régime autoritaire, l’horreur d’un coup d’état, l’humiliation d’une expulsion. Elle a été confronté au racisme, au rejet. Et pourtant, à chaque coup dur, elle a su vaillamment se relever. Quelle femme !

« La vie sans fards » est le voyage spirituel d’une femme confuse à la recherche du bonheur et de sa place dans le monde. C’est aussi un regard critique sur l’Afrique des indépendances.

La puissance de ce livre réside dans la franchise de l’auteure. Il m’a rarement été donné de lire un livre aussi poignant et bien écrit à la fois. Maryse Condé, vous m’avez bouleversée.

Avec passion,

Dyna.