Deux classiques Français du XIXe siècle pour les amoureux du romantisme

  • Adolphe, Benjamin Constant

83 pages. C’est tout ce qu’il a fallu à Constant pour produire cette œuvre d’art.

Tout au long du roman, cette déchirure subsistait en moi… Cette angoisse à l’idée de tourner la dernière page de cette œuvre. Un récit touchant, une ambiance malsaine et une envie irrépressible de connaître le dénouement… Que de sentiments contradictoires !

J’ai lu et relu certains passages afin de m’émerveiller encore et encore de la beauté du verbe.

Avec une plume remarquable, Constant nous raconte la passion dévorante et destructrice liant Adolphe et Ellénore dans une société implacable du XIXe siècle. Il nous offre un récit d’une rare profondeur sur la misère du cœur et notre condition d’esclaves des apparences.

« L’amour supplée aux longs souvenirs, par une sorte de magie. Toutes les autres affections ont besoin du passé : l’amour crée, comme par enchantement, un passé dont il nous entoure. Il nous donne, pour ainsi dire, la conscience d’avoir vécu, durant des années, avec un être qui naguère nous était presque étranger. L’amour n’est qu’un point lumineux, et néanmoins il semble s’emparer du temps. Il y a peu de jours qu’il n’existait pas, bientôt il n’existera plus ; mais, tant, qu’il existe, il répand sa clarté sur l’époque qui l’a précédé, comme sur celle qui doit le suivre. »p.79

  • Bel-ami, Guy de Maupassant

Maupassant a préféré un format  un peu plus long, 265 pages mais non moins palpitant.

La différence, dans cette œuvre, c’est qu’il y a toute une myriade de personnages tous plus intéressants les uns que les autres.

C’est l’histoire de Georges Duroy, dit Bel-Ami. Issu d’une famille paysanne modeste, Il rêve d’ascension sociale à tous prix, dans le Paris du XIXe siècle. Quoi de mieux que de se lier à des femmes bien loties ? Au rythme des rebondissements de sa vie privée, c’est le climat politique, social et économique de tout un siècle que dépeint Maupassant.

Je n’ai pas dévoré ce livre. Non, j’ai préféré me délecter lentement et savoureusement de chaque chapitre, chaque page, chaque paragraphe… Avec une qualité d’écriture éblouissante, Maupassant nous offre là un récit tant instructif qu’esthétiquement abouti.

Un bijou de la littérature écrit par un génie, fin observateur de son temps. Une œuvre jouissive et inoubliable…

« La vie est une côte. Tant qu’on monte, on regarde le sommet et on se sent heureux ; mais, lorsqu’on arrive en haut, on aperçoit tout d’un coup la descente, et la fin, qui est la mort. Ça va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. A votre âge, on est joyeux. On espère tant de choses, qui n’arrivent jamais, d’ailleurs. Au mien, on n’attend plus rien… que la mort. »p.99

Avec passion,

Dyna.