Au cœur du génocide Rwandais, Trois titres pour commencer…

Il est temps pour moi de mettre fin à ma douloureuse immersion dans le génocide des Tutsis du Rwanda… enfin pour le moment. Le sujet est vaste et complexe. Il me faudra davantage de cas d’étude pour l’appréhender entièrement.

Vous l’aurez sans doute compris, j’expérimente une nouvelle méthode de lecture depuis quelques mois. J’essaie d’approfondir un sujet avant de passer à autre chose. Ainsi, j’oriente mes lectures dans ce sens, un thème à la fois, un pays à la fois… enfin, dans la mesure du possible. Cela permet de limiter la perte d’informations…

Bref, revenons à nos moutons. Cet exercice que j’ai fait sur le génocide Rwandais devrait être un devoir pour tout Africain. Il est primordial que nous mesurions toute l’ampleur de cette grande tragédie. Humaniser ces innocents, leur donner une voix car les vrais tombeaux sont dans nos cœur.  Nous devons éviter de tomber dans ce fatalisme qui semble gagner du terrain sous nos cieux. Non, ce n’était pas une énième guerre tribale à l’Africaine !

De plus, des événements se passent en ce moment sur le continent. Et c’est avec effroi que je remarque des similitudes avec l’oppression des Tutsis durant la seconde moitié du XXe siècle. Ce devoir de mémoire est d’autant plus important qu’il nous permettra de déceler les signes avant-coureurs d’un potentiel génocide… Il en est de notre responsabilité, nous, jeunesse Africaine.

Pour débuter votre compréhension de ce massacre, je vous propose aujourd’hui trois titres à lire si possible dans l’ordre suivant :

  • « Inyenzi ou les Cafards » de Scholastique Mukasonga :

Rescapée du génocide Rwandais, elle nous offre dans ce livre une autobiographie effroyable. L’histoire couvre 54 années entre 1950 et 2004. Cependant, Mukasonga se concentre essentiellement sur les Tutsis déportés à Nyamata au début des années 60 conduisant plus tard aux massacres perpétrés dans l’église de ladite ville. Ainsi, 30 ans avant le génocide, l’épouvantable dessein prenait déjà forme.

  • « Murambi, le livre des ossements » de Boubacar Boris Diop

Celui-ci est un chef-d’œuvre incontestable !! L’auteur l’a écrit après une résidence d’écriture de 3 mois au Rwanda. Roman polyphonique, il donne la voix aux victimes et aux bourreaux du massacre avant, pendant et après le génocide. Mais plus encore, l’auteur dresse le procès, sans langue de bois, des puissances occidentales dont les responsabilités sont si souvent occultées. Le livre se focalise surtout sur les massacres de l’école technique de Murambi.

  • « Notre-Dame du Nil » de Scholastique Mukasonga

C’est bien celui que j’ai le moins aimé. Je ne comprends toujours pas l’engouement autour de ce roman et surtout le prix Renaudot qu’il a remporté. Néanmoins, je le recommande parce que la littérature est subjective et parce que l’auteur nous  y offre quand même quelques éléments de réflexion. L’histoire se passe dans les années 70 dans un lycée de jeunes filles au Rwanda. Inspiré de la vie de l’auteure, le livre nous montre comment les Tutsis ont progressivement été privés d’éducation à travers l’instauration de quotas dans les écoles et dans les administrations. L’auteure aborde également tous les préjugés qui ont conduit à leur stigmatisation. J’en ai déjà parlé dans un précédent article: https://plumepassionnee.com/index.php/2020/03/19/notre-dame-du-nil-de-mukasonga-une-histoire-du-genocide-rwandais/

Ne l’oubliez pas, lire est aussi un acte de militantisme !

Avec passion,

Dyna.