Conversations avec Paul Kagamé, président du Rwanda

Adulé par certains comme Bill Gates, Clinton, Tony Blair, qualifié de dictateur et de meurtrier par d’autres, Paul Kagamé se livre (un peu) dans ce petit ouvrage.

Ce livre est le fruit d’entretiens réalisés avec le président Rwandais entre décembre 2013 et juin 2014. Interviewé par François Soudan, il nous parle de sa brève enfance au Rwanda et de sa fuite vers l’Ouganda à l’âge de 4 ans.

Il évoque ses jeunes années, les formations suivies à l’étranger et son enrôlement dans l’armée Ougandaise. Il revient sur le génocide des Tutsis et n’hésite pas à mettre en évidence les responsabilités des uns et des autres : La Belgique, le gouvernement Hutu, l’opération Turquoise et l’église catholique.

Nous en apprenons un peu sur sa personne et ses aspirations en tant que leader. Hélas, il en faut plus pour saisir toute la complexité d’un Homme.

Il essaie de répondre tant bien que mal à ses détracteurs… Mais il faudrait un regard extérieur et objectif pour saisir toute la portée de son entreprise.

Je suis restée sur ma faim… J’ai trouvé les questions on ne peut plus orientées et les réponses un peu trop parfaites… Je ne suis pas dupe. Cela me rappelle étrangement mon sentiment suite à la lecture de “Becoming” de Michelle Obama… Il y a toujours un risque d’embellissement de la réalité ou de non-dits dans les autobiographies… Enfin, “autobiographie”, ceci n’en est véritablement pas une…

Je dirai que ce livre constitue une petite entrée en la matière… Cela dit, pour approfondir et avoir un regard objectif sur la situation du Rwanda, il faudrait aller beaucoup plus loin…

Accusé d’être un dictateur sanguinaire, Kagamé nous livre sa vision de la démocratie :

“La démocratie n’est pas une théorie abstraite, elle est le produit d’un contexte. Regardez autour de vous : il n’y a pas de forme unique de démocratie mais des systèmes démocratiques différents, qui vont de la monarchie constitutionnelle à la représentation populaire directe. La démocratie doit être conforme aux aspirations, à l’histoire et à la culture du peuple au sein duquel elle prétend s’enraciner, sous peine de courir à  l’échec. C’est ce que nous essayons de faire au Rwanda.”p.92
Avec passion,
Dyna.