Un coup de cœur gabonais

Oh mon Dieu ! Je m’en remets à peine. 40 pages d’extase, de pur bonheur. Je viens d’avoir un immense coup de cœur alors qu’habituellement, je ne suis pas friande des recueils nouvelles. J’ai tout aimé, absolument tout !

Les onze nouvelles tournent autour de la vie de gabonais ordinaires. Les trois thèmes prédominants sont le sexe, le pouvoir et l’argent.

Marcel a cette manière brillante de raconter les histoires. On peut difficilement reposer le livre. La plume est délicieuse et réconfortante.  Chaque phrase est un réel plaisir pour les sens.

Il s’amuse à insérer des tournures de phrase ou des expressions typiquement gabonaises rendant ses histoires authentiques.

Son ton est détaché. Certains passages sont assez comiques. Les nouvelles sont racontées avec légèreté malgré la gravité des sujets abordés. Elles sont percutantes et vous obligent à réfléchir pour en saisir toute l’essence.

On y découvre un peu le Gabon avec ses maux et ses croyances.

Ma nouvelle préférée s’intitule « Panier percé ». Elle porte sur les violences conjugales :

« Le couple bascula à nouveau dans l’ambiance des coups de poing et des coups de boutoir. Mégane rendait la monnaie, mais sa réaction variait. Elle pouvait ne pas cuisiner, ainsi elle enrageait son époux qui la bastonnait en haut, avant de la bastonner en bas. D’autres fois, elle brûlait ses vêtements, et finissait en punching-ball puis en objet sexuel. Trois ans passèrent, et Mégane devint une bête féroce. Quatre ans passèrent, et la bête perdit ses griffes. Cinq ans passèrent, et la bête plia l’échine. »

p.18

…un genre de syndrome de Stockholm qui peut en résulter :

« L’homme a parfois besoin de cogner sur quelque chose pour prouver qu’il est un homme, lui disait sa mère. »

p.16

…et les risques relatifs à la transmission de ces violences :

– Demain, je veux que tu bastonnes Fati.

– Oui maman.

-Tu es un homme, ne laisse jamais une femme te monter dessus.

p.18

Un énorme coup de cœur !

Avec passion,

Dyna.