Parcourir l’histoire en BD

Je vous avais parlé de mon intérêt grandissant pour la BD. Ce qui me plaît tout particulièrement, ce sont les BD historiques ou engagées. Elles rendent des sujets durs ou techniques vivants et beaucoup plus digestes. J’ai dernièrement dévoré deux excellentes BD historiques.

La première est une biographie de George Orwell, auteur du célèbre roman « 1984 ». On y découvre un homme très engagé pour la cause des plus démunis. Membre des partis de gauche au départ, il découvre très vite que les socialistes qui l’entourent sont davantage portés par la volonté d’assouvir leurs intérêts personnels plutôt que ceux du peuple.

Cette réalité le frappe. Il quitte la politique et se consacre à l’écriture. Dans son livre « la ferme des animaux », il expose une brillante critique du communisme. Je vous le recommande vivement.

Concernant la BD, je trouve que l’on reste un peu sur sa faim. L’auteur a survolé la vie d’Orwell en essayant de faire ressortir les événements marquants qui ont façonné sa pensée.  Néanmoins, c’est une belle entrée en matière. Elle permet de mieux comprendre le personnage et les fondements de son œuvre.

La seconde BD retrace sur plus de 400 pages l’histoire de la bombe atomique de l’Europe au Congo, des États-Unis au Japon. Les dessins en noir et blanc sont époustouflants. J’ai été complètement happée par le récit. Tous les lieux, les événements et les personnages sont authentiques, à l’exception d’une famille japonaise mise en scène pour représenter les victimes d’Hiroshima.

1939, des scientifiques allemands découvrent la fission nucléaire sous bombardement neutronique et l’énergie considérable qui s’en dégage. Bientôt des scientifiques d’autres pays rejoignent cette course effrénée à la connaissance. Dans un contexte de seconde guerre mondiale, cette découverte conduit à l’élaboration de bombes atomiques aux conséquences dévastatrices sur l’humanité.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » Rabelais

Le Japon était à genoux. Ce n’était plus qu’une question de temps avant la capitulation. Ils s’obstinaient pour l’honneur. Tant de sacrifiés.

Les États-Unis étaient conscients de cette défaite prochaine. Ils se sont néanmoins entêtés car une invasion du Japon aurait coûté trop chère en vie américaine. Des chiffres faramineux ont été avancés pour justifier l’utilisation de la bombe. Il n’en était rien.

N’était-ce pas simplement une démonstration de puissance ? Cette puissance qui obsède tant et qui consiste à écraser les autres pour prouver et maintenir son statut ?

Aujourd’hui plus que jamais, je pense que la puissance d’un pays devrait se mesurer autrement. Elle devrait résider dans les valeurs d’humanité, dans la manière dont on traite les plus fragiles, les vieux, les minorités et les populations démunies ; dans les valeurs de tolérance, d’acceptation et de respect de l’autre. C’est en cela que l’on voit la grandeur d’un pays.

Je vous recommande sans réserve ces deux chefs-d’œuvre !

Avec passion,

Dyna.