Stupeur et tremblements : une description gênante du Japon

Je n’accorde que très peu de crédit aux propos d’une étrangère qui critique de manière acerbe un autre peuple. Cela est sans doute lié à mon histoire personnelle ou du moins à celle des peuples dont je descends.

C’est ce qui m’a gênée dans ce roman. J’étais mal à l’aise. Il y avait quelque chose d’injuste.

Pourtant, au départ, j’étais très excitée à l’idée de découvrir le Japon à travers la plume d’Amélie Nothomb. Et quelle plume !

La construction de l’œuvre est brillante. Elle relate les faits les plus graves avec humour et désinvolture tombant presque, par moment, dans l’absurde kafkaïenne. Je m’en délectais. Elle a un style époustouflant.

Mais l’histoire est gênante. Son approche est douteuse. Ayant vécu au Japon, elle laisse croire à un attachement profond à ces terres. Pourtant, cette position n’est pas cohérente avec la virulence de ses propos. 

Nous n’étions pas dans le domaine de la critique constructive mais plutôt celui du procès. Elle n’apporte aucune nuance à ses propos et fait passer les occidentaux pour des victimes dans cette société nippone sadique et sauvage.

“Stupeur et tremblements” est un petit roman de 187 pages dans lequel Amélie nous raconte une expérience professionnelle passée dans une grande entreprise japonaise. Il est très bien écrit et se lit d’une traite.

En somme, une belle expérience de lecture quelque peu dérangeante. Je lui ai donné 4 étoiles sur 5 sur Goodreads parce que je ne pouvais pas faire autrement. C’est un peu comme “Le sanglot de l’homme noir” de Mabanckou, dérangeant, parfois mensonger (pour ce dernier) mais brillant. 

Avec passion,

Dyna.