À la découverte du polar malien avec Moussa Konaté

En réalité, les livres de Moussa Konaté reprennent les codes du polar classique, un peu du niveau de Guillaume Musso (non, j’exagère) mais avec un français un peu plus soutenu par endroit. Sur cet aspect, rien d’impressionnant donc.

Ce qui fait la force et la beauté de ses polars, c’est l’immersion dans les cultures maliennes. Il nous fait découvrir les traditions et mentalités des différentes communautés. Les enquêtes policières se transforment en véritable gymnastique de l’esprit pour tenir compte des croyances des uns et des autres sans heurter les sensibilités.

Je m’étais énormément amusée à lire « l’assassin du Banconi ». Le commissaire Habib avait osé exhumer un corps pour les besoins de l’enquête. « Astaghfirullah ! A-t-on déjà vu cela ? » Les habitants du Banconi étaient indignés et moi j’étais complètement hilare. Un agréable moment de lecture.

Dans « Meurtre à Tombouctou », il nous plonge dans la culture Touareg du nord du Mali avec une affaire impliquant la France et potentiellement des terroristes d’AQMI (A confirmer avec la résolution du meurtre).

J’apprécie énormément ses brèves descriptions de paysages maliens qui nous happent complètement et permettent un dépaysement total.

À ce propos, j’ai adoré ce magnifique passage rendant hommage à la beauté de Mopti, appelé affectueusement la Venise du Mali :

Mopti, surnommé par les Maliens la Venise du Mali, un ensemble d’îlots reliés par des digues et cernés par les fleuves Niger et Bani, lieu de plaisance et de chasse des hérons, cormorans, aigrettes, aux rivages bordés de maisons à terrasse en banco, qui en faisaient une ville au grand charme. Cette cité séculaire grouillait constamment d’une population composée d’ethnies variées, dont les Peuls, Songhoïs, Bambaras, Touaregs, mais qui semblaient s’être donné un même mot d’ordre : la couleur avant tout et en tout. Elle éclatait partout, dans les coiffures, les habits, et jusque dans les chaussures.

p.65

Avec passion,
Dyna.