Immersion édifiante au maghreb à travers quatre ouvrages

Ma brève immersion au mahgreb a été très édifiante.

J’ai dévoré deux œuvres du marocain Tahar Ben Jelloun et deux autres de la française d’origine algérienne Faïza Guène.

Il en ressort quelque chose de curieux. Les quatre œuvres sont à peu près unanimes sur la description faite de la mère arabe. Une maman aimante, peut-être même trop, étouffante, une “drama queen” qui prend plaisir à gaver sa progéniture.

Loin de moi l’idée de faire des généralités mais cela ressortait assez pour qu’il soit utile de le mentionner.

Au-delà de cet aspect, j’ai fait plus ample connaissance avec les cultures marocaines dont certains traits me rappellent curieusement ma mère patrie, le Mali.

Ben Jelloun nous décrit une société tiraillée entre traditions et modernité. La superstition occupe encore une grande place dans l’imaginaire collectif. Les femmes, par dessus tout, croient aux mauvais œil et usent de produits mystiques pour se protéger.

L’islam, qui condamne pourtant ces pratiques, cohabite avec elles comme dans bons nombres de pays africains colonisés. Cela rappellant combien la colonisation a entraîné la confusion dans les sociétés africaines.

Nous nous retrouvons aujourd’hui à cheval entre plusieurs systèmes dans bien des domaines. (Religion, institutions politiques, urbanisme, etc)

Ben Jelloun ne manque pas de rappeler la pratique hypocrite de l’islam dans un pays où l’image que l’on renvoie en société compte plus que la réalité.

On le devine en colère face à la corruption qui s’est immiscée dans tous les domaines de la vie marocaine. Dans “le miel et l’amertume”, il dépeint à merveille la solitude de l’homme intègre dans une société où la corruption est devenue la norme.

Bref, j’ai énormément appris sur la mentalité marocaine et les enjeux sociétaux auxquels fait face ce pays. Un vrai régal.

Faïza Guène, quant à elle, m’a éclairée dans “la discrétion” sur les problématiques des immigrés algériens en France et la transmission intergénérationnelle des traumatismes.

Dans “un homme, ça ne pleure pas”, elle dépeint la crise identitaire dont peuvent être victimes les enfants français de parents issus de l’immigration.

Tiraillés entre deux cultures, ils tentent tant bien que mal de s’intégrer dans un pays, leur pays en réalité, alors même que ce dernier leur renvoie continuellement à leurs origines. Car pour être pleinement français, il faut nier une partie de soi. Il n’y a qu’une identité et c’est celle de la république.

Amin Maalouf en parle brillamment dans son ouvrage “les identités meurtrières”. Je vous laisse le découvrir pour poursuivre la
réflexion.

Avec passion,
Dyna.