Une jeunesse stimulée est plus dangereuse qu’une bombe atomique

Cette phrase a été prononcée (pas textuellement d’où l’absence de guillemets) par un proche de Thomas Sankara dans un podcast qui lui a été consacré sur France culture en juillet dernier.

Elle a fortement résonné en moi car c’est là tout le but des luttes que je mène sur les réseaux sociaux.

Les livres m’ont initiée à toute l’injustice du monde. Ils m’ont ouvert les yeux sur les inégalités tant au niveau d’un pays qu’à l’échelle de la planète.

Ils m’ont permis de m’imprégner de luttes passées et de la pensée de femmes et d’hommes qui ont fait l’histoire.

Il n’est rien de plus dangereux qu’une personne qui lit les bons livres au bon moment.

Alors dans “jeunesse stimulée”, j’entends une jeunesse sensible aux enjeux du monde, une jeunesse qui sait d’où elle vient et ce qu’elle vaut, une jeunesse révoltée, prête à prendre son destin en main et à s’octroyer ce qu’elle mérite, de gré ou de force.

L’histoire l’a prouvé. Une jeunesse qui se soulève est redoutable.

Il y a eu mai 68 en France qui, n’en déplaise à certains, est une date qui marquera à jamais la 5e république.

Il y a aussi eu, au Mali, mars 91 avec la révolte des jeunes contre un système autoritaire. Cela s’est passé dans un contexte où la misère régnait. Les salaires étaient gelés. L’austérité était de moins en moins tolérée.

Mars 91 va marquer la fin d’un système et le départ du président Moussa Traoré. On ne peut rien contre une jeunesse déchaînée…

Alors imaginez cette jeunesse avec des armes de destruction massive, les livres.

Je suis convaincue que la révolution sera d’abord intellectuelle. Il suffira qu’une poignée s’y mette pour propager les bonnes idées au plus grand nombre.

Si vous avez un quelconque doute, passez en revue le parcours des pères intègres de l’indépendance. Ils étaient tous issus de l’école coloniale. Ils ont emmagasiné les connaissances et ont retourné les armes des colons contre eux. Ils se sont imprégnés des écrits de leurs prédécesseurs pour forger leur pensée.

Beaucoup ont étudié le marxisme pour y puiser des idées. Ils ont ensuite propagé les connaissances acquises autour d’eux. Certains comme Sankara faisaient circuler les livres dans leur entourage. D’autres comme Kwame Nkrumah, Amilcar Cabral et Sankara d’ailleurs nous ont laissé des œuvres, héritages inestimables.

D’autres encore, plus discrets, comme Modibo Keïta ont créé des associations pour restaurer les cultures africaines et redonner confiance aux populations.

Voilà donc le but de ma présence parmi vous. Lire l’Afrique, comprendre l’Afrique, écrire l’Afrique, partager l’Afrique, vous donner envie d’aller à la rencontre de ce beau continent et vous exposer aux enjeux de notre temps.

Avec passion,
Dyna.