Le patriarcat est une pourriture – “Crime d’honneur” d’Elif Shafak pour le comprendre

Ce livre est révoltant !

À plusieurs reprises, l’envie m’est venue de le projeter contre le mur le plus proche. Ma frustration était telle que je déversais intérieurement ma rage en répliquant aux inepties avancées par certains personnages.

Le patriarcat est une pourriture et “Crime d’honneur” en est le parfait reflet. Ce système est en réalité entretenu par tous.

Les hommes l’imposent sous couvert de lois, de culture et de réligion. Les femmes, gardiennes de l’éducation des enfants, le perpétuent.

Elles contribuent à créer les monstres qui, plus tard, les dominent et exploitent leurs filles. Filles qu’elles ont pris le soin de conditionner à la soumission totale et au fatalisme.

“Crime d’honneur” est un livre puissant qui nous démontre, progressivement et sur plusieurs générations, comment le patriarcat façonne les enfants et perpétue une société dominée par la violence.

La phrase qui me vient à l’esprit pour résumer ce livre est la suivante :

IlS vous foutent en l’air, vos parents, même s’ils n’en ont pas l’intention. Ils vous remplissent de leurs défauts et en ajoutent quelques-uns juste pour vous.

Philip Larkin

L’éducation patriarcale imposée aux trois enfants par le père et la mère a fait d’eux des êtres en perpétuelle crise : un premier fils imbu de sa personne et qui s’arroge les pleins pouvoirs à la moindre occasion, un second fils lésé et traumatisé et une fille n’existant que pour la sauvegarde ultime de sa virginité.

Dans la société turque/kurde, lorsque le père meurt ou s’absente pour une durée indéterminée, c’est au premier fils que revient la responsabilité de chef de famille.

Ainsi, la petite fille nait et évolue sous l’autorité d’un père. Lorsqu’elle atteint l’âge de se marier, c’est l’époux qui prend le relai. Enfin, quand elle met au monde un fils, c’est avec l’assurance que l’autorité de ce dernier surplombera un jour la sienne.

Il n’y a donc jamais de liberté dans la vie d’une femme.

“Crime d’honneur” le met en lumière avec brio en évoquant les tragédies qui peuvent découler d’un tel système. 

Elig Shafak m’a encore une fois bluffée.

Lisez-le et œuvrons pour sortir de ce système abject.

Avec passion,

Dyna.