Né un mardi, Elnathan John

Je ne voulais pas en finir… Je me refusais à tourner la dernière page… Il a fallu m’y résoudre, le cœur déchiré…

Dantala est un Almajiri c’est à dire un enfant envoyé dans une école coranique pour suivre les enseignements de l’islam. A la fin de ses études coraniques, il rejoint une bande de voyous dans la rue avec laquelle il fume de la wee-wee et œuvre pour le compte de politiciens véreux.

Un soir, une émeute éclate et, pris en chasse par la police, Dantala est contraint à l’exil. Il pense retrouver du réconfort chez sa mère mais c’est le cœur lourd qu’il la retrouve absente, en perte de ses facultés mentales. Dantala rejoint alors un mouvement salafiste et nous narre son histoire sur fond de bouleversements politiques et sociales au Nigéria.

Elnathan John réussi un coup de maitre avec ce roman d’une très grande ampleur. Il offre un panorama de tous les maux qui gangrènent la société Nigériane :  la corruption (des politiciens et des chefs religieux), l’implication de pays étrangers dans le financement des mouvements salafistes, l’homosexualité, la problématique des enfants maltraités dans les écoles coraniques, les problèmes de drogue, la violence policière et la misère. Un récit bouleversant…

Le personnage de Dantala m’a énormément touchée. C’est un garçon assez immature et naïf. Il a l’esprit vif et porte un regard curieux sur tout ce qui l’entoure. Son histoire est fascinante d’autant plus qu’il ne pose jamais de jugement sur les faits. Il reste factuel mais toujours en se posant des questions. Il nous entraîne ainsi dans son parcours initiatique tout en nous invitant à la réflexion. Un garçon inoubliable…

« Né un mardi » est avant tout une histoire violente. Cependant, l’auteur réussi à nous montrer que tout n’est jamais blanc ou noir. Car au milieu de tout ce chaos, dans cet océan de violence, Elnathan John nous livre une ode à l’amour: l’amour passionnel, l’amour paternel, l’amour fraternel…

Ce roman est un cri d’espoir !

Avec passion,

Dyna.