Notre-Dame du Nil de Mukasonga, une histoire du génocide Rwandais

Le génocide Rwandais. L’une des pages les plus sombres de l’histoire du continent. Nombre d’œuvres traitant du sujet ont déjà été publiées… Pour ma part, je me suis imprégnée d’un excellent documentaire subversif (comme je les aime) sur le sujet. Si je n’ai pas versé une larme, je n’en étais pas loin…

En termes de productions littéraires, « Notre-Dame du Nil » est le deuxième livre que je lis sur ce massacre. Le premier était « Petit pays » de Gaël Faye. J’ai détesté ce livre. Bref, ce n’est pas le sujet du jour…

Eh bien moi, je vous le dis, les Tutsis, c’est comme les juifs, il y a même des missionnaires, comme le vieux père PINTARD, qui disent que ce sont vraiment des Juifs, que c’est dans la bible. Ils veulent s’emparer de toute la région. Je sais qu’ils ont le projet d’un grand empire hamite, que leurs chefs se réunissent en secret, comme les juifs. Leurs réfugiés sont partout, en Europe, en Amérique. Ils ourdissent tous les complots possibles contre notre révolution sociale. Bien-sûr, nous les avons chassés du Rwanda et ceux qui sont restés, leurs complices, nous les avons à l’œil, mais un jour il faudra peut-être s’en débarrasser, à commencer par ceux qui parasitent nos écoles et notre université. p.137

Nous sommes au Rwanda. 1970. Dans 24 ans sera perpétré l’un des plus grands massacres du continent. Mais déjà, une hiérarchisation des ethnies s’est installée. Les Hutu encore appelés « peuple majoritaire » dominent. Les Tutsi, « ces cafards » pour reprendre les termes de l’époque, sont confinés dans les campagnes… L’accès à l’éducation ne leur est permis que dans la limite d’un quota de 10% par établissement… Les persécutions prennent peu à peu de l’ampleur jusqu’au dessein final que l’on connaît tous…

On ne peut le nier, ce livre créé un véritable malaise… Il est d’autant plus dérangeant dans la mesure où nous sommes conscients des conséquences qu’auront tous les actes qui y sont posés. L’auteure nous y décrit toutes ces petites choses du quotidien qui ont contribué à la stigmatisation des Tutsi…

Sur le fond, le livre est très instructif, cependant, sur la forme, je n’ai pas été bouleversée…

J’ai trouvé la plume de l’auteure fade… Beaucoup de tergiversations très peu agréables à lire… J’entends là des descriptions sans saveur et inutiles… Et tous ces clichés… C’en était agaçant ! J’ai un amour inconditionnel pour la subtilité… Ça a manqué… Par ailleurs, j’ai eu l’impression que l’auteure voulait parler d’un sujet sans trop en dire…

Et pour en revenir à « Petit pays », c’était à peu près le même constat. Fade et plat.

Avec passion,

Dyna.