Sous l’orage, un grand classique malien

J’avais déjà lu « Sous l’orage » au collège sans que la magie n’opère… Il faut croire  que je n’avais pas la grande expérience que j’ai aujourd’hui de la vie et de la littérature… Vous l’aurez compris, cette deuxième lecture a été pour moi une révélation. Mais quelle œuvre !

Je pense qu’elle tombe également à une période où j’essaie de me redéfinir. Lorsque j’ai posé mes valises au Nord, je me suis peu à peu éloignée de la terre de mes ancêtres. Aujourd’hui, j’essaie de trouver un juste équilibre entre l’ouverture d’esprit héritée de mes voyages et les valeurs transmises par les miens. J’espère garder le meilleur des deux mondes.

Et qui mieux que Tiéman pour me guider ? Il est incontestablement mon personnage préféré du livre ; ce trait d’union parfait entre tradition et modernité. A ce propos, il dit :

« Il ne s’agit pas évidemment de tout accepter. Mais faites un choix. Les coutumes sont faites pour servir les hommes, nullement pour les asservir. Soyez réalistes; brisez tout ce qui enchaîne l’homme et gêne sa marche. Si vous aimez réellement votre peuple, si vos cris d’amour n’émanent pas d’un intérêt égoïste, vous aurez le courage de combattre toutes ses faiblesses. Vous aurez le courage de chanter toutes ses valeurs. »p.143

Mais quel homme !

« Sous l’orage », titre brillamment trouvé par Seydou Badian renferme deux sens… Un conflit générationnel opposant les jeunes instruits aux anciens profondément attachés aux traditions. Et une opposition entre l’administration coloniale et les autochtones…

Entre traditions maliennes et expressions locales, ce livre est un véritable petit manuel de sagesse africaine.

Quelques mots sur l’auteur. Écrivain et homme politique malien, Seydou Badian est l’auteur de l’hymne national du Mali. Il a également été ministre sous le régime de Modibo Keita, premier président de la jeune république du Mali. Il s’est éteint en 2018 à l’âge de 90 ans.

Ce livre est un grand classique africain qui reste d’actualité dans un monde en perpétuelle évolution !

Avec passion,

Dyna.