Une affaire personnelle, un chef-d’œuvre japonais

Ma première immersion au Japon ! Enfin, non. Ce n’est pas tout à fait cela. Je m’explique…

Kenzaburô Ôé est un illustre écrivain japonais. Plusieurs fois récompensé, il fut lauréat du prix Nobel de littérature en 1994…

Dans certaines de ses œuvres, Il écrit le Japon; dans d’autres, il se raconte… Une affaire personnelle” est une plongée dans son intimité… lui-même, papa d’un enfant handicapé…

Le roman se déroule quasiment à huis clos dans une atmosphère lugubre et oppressante… Une sombre affaire de bébé anormal et mal assumé…

“En outre, pour être tout à fait franc, je crois qu’il vaut mieux qu’il meure, pour lui, pour votre femme et pour vous. Il y a des gens qui se montrent sottement optimistes en présence de cas de cette sorte, mais il me semble quant à moi que, plus vite l’enfant mourra, mieux cela vaudra pour tout le monde.”p.40

Quelle est la part de fiction dans cette œuvre effroyable d’inspiration autobiographique ? Nul ne le sait…

“Un nom! Cette idée troublait profondément Bird. Donner un nom au petit monstre, ce serait le rendre plus humain, reconnaître son existence en tant qu’être humain, faire de sa mort une chose moins anonyme.”p.188

Encore une analyse de la condition humaine. Nos désirs enfouis, les pensées honteuses qui nous assaillent…

Pourquoi s’encombrer d’un bébé handicapé ? Mais comment s’en débarrasser ? Et plus encore, comment se l’avouer et le reconnaître aux yeux du monde ?

Que les choses soient claires, ce livre est une torture psychologique. C’est une lecture difficile. Mais c’est aussi un chef d’œuvre du genre !  Je l’ai tout simplement dévoré et me suis empressée d’acquérir un autre titre de l’auteur.

Je le recommande aux âmes qui se posent des questions existentielles et que l’obscurité n’effraie guère car… :

“Il est difficile de dire avec certitude, à notre époque, s’il vaut mieux avoir vécu que ne pas être né”p.54

Avec passion,

Dyna.